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Rien pour améliorer les conditions de travail et freiner l’exode des intervenant·e·s à la DPJ

31 mars 2021

Image Rien pour améliorer les conditions de travail et freiner l’exode des intervenant·e·s à la DPJ

Québec – Alors que le gouvernement Legault a officiellement fait de la DPJ une priorité dans ces négociations, c’est une nouvelle offre méprisante envers les milliers d’intervenant·e·s qui travaillent dans les centres jeunesse et à la DPJ que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a reçu aujourd’hui de la part la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel.

« Si c’est comme cela que le gouvernement traite un dossier prioritaire, imaginez le reste. Il fait plus que changer quatre trente sous pour une piastre, il nous fait maintenant perdre au change. Si Mme LeBel pense réussir à freiner l’exode qui a lieu présentement à la DPJ avec de telles offres, elle est complètement déconnectée de la réalité. Nous n’y trouvons rien pour reconnaître le travail hautement spécialisé que doivent effectuer ceux et celles qui protègent ce que l’on a de plus précieux, nos enfants. Qui plus est Mme LeBel désavoue son propre collègue, Lionel Carmant, qui s’époumone sur toutes les tribunes pour dire qu’on doit améliorer les conditions de travail du personnel de la DPJ », a déclaré la présidente de l’APTS, Andrée Poirier, en prenant connaissance de l’offre globale du gouvernement.

L’APTS est atterrée par les propos de Sonia LeBel, qui voit dans son propre dépôt « une amélioration importante des conditions d’exercice des intervenants œuvrant en centre jeunesse, incluant la Direction de la protection de la jeunesse ». C’est tout le contraire qui se produit. La grande argentière du gouvernement Legault n’a pas hésité à couper dans les congés mobiles nécessaires aux intervenant·e·s, qui subissent quotidiennement de la violence et des agressions et qui sont confronté·e·s à des drames sans nom. Et lorsqu’elle dit créer une prime de 3,5 %, elle cache habilement le fait que, pour s’en prévaloir, les intervenant·e·s devront renoncer à certaines primes qu’ils et elles reçoivent déjà. Mais ce n’est pas tout, lorsque nous décortiquons cette prime, nous constatons qu’elle est en fait composée d’une partie permanente de 1,5 % et d’une partie temporaire de 2 % qui disparaîtra dans deux ans. Avec ces manipulations sournoises, Mme LeBel contribue à dévaloriser encore plus le travail vital que font plus de 10 000 professionnel·le·s et technicien·ne·s auprès des enfants et de leurs familles.

« En comparaison, les salarié·e·s qui travaillent dans les milieux de soins critiques reçoivent une prime de 14 % en milieu hospitalier. La DPJ, ce sont les soins intensifs des services psychosociaux. C’est l’urgence pour les enfants victimes de violence. Dans ce contexte, j’invite Mme LeBel à venir présenter son offre directement aux intervenant·e·s des centres jeunesse et à leur expliquer concrètement la manière dont elle compte réellement améliorer leurs conditions de travail. Parce qu’il n’y a rien dans le document du gouvernement pour aider notre monde sur le terrain et répondre à la détresse que nous avons clairement entendue lors des audiences de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, présidée par Régine Laurent », a poursuivi Andrée Poirier.

Pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre à la DPJ, l’APTS demande qu’une prime de 5 % soit offerte à tou·te·s les salarié·e·s et qu’ils et elles puissent bénéficier de 5 congés mobiles par an pour pouvoir se remettre d’un travail qui laisse trop souvent de profondes cicatrices. Elle demande aussi la création d’une prime de rétention variant de 5 à 10 % pour les salarié·e·s expérimenté·e·s afin qu’ils et elles poursuivent leur carrière à la DPJ un peu plus longtemps et puissent ainsi soutenir leurs collègues, qui en ont plein les bras. Des demandes plus que raisonnables lorsque l’on compare ce qui se fait dans le milieu hospitalier. Par ailleurs, l’APTS accueille favorablement l’ouverture de l’équivalent de 500 postes à temps plein à la DPJ et dans les centres jeunesse. Mais sans améliorations des conditions de travail, cette proposition du gouvernement n’est qu’un écran de fumée et lui sert uniquement à se donner bonne conscience.

« Les CISSS et les CIUSSS ne sont même pas capables de remplir les postes qui sont présentement disponibles. Épuisé·e·s et surchargé·e·s, les intervenant·e·s quittent la DPJ. Le ministre Carmant est même obligé de délester du personnel de son programme Agir tôt pour aller prêter main-forte au personnel dans les centres jeunesse. Quand le gouvernement comprendra que l’expertise des travailleuses et travailleurs de la DPJ, ça se paye à sa juste valeur, peut-être que ces négociations vont progresser. D’ici là, Mme LeBel va nous trouver sur son chemin », a conclu la présidente de l’APTS.

À propos de l’APTS

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.

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